Mardi 18 octobre

A-t-on vu deux visages de l’Ariège ce mardi ? Je ne le pense pas.

La colère s’est exprimée dans les rues ce mardi à Foix comme à Pamiers. Les uns derrière tracteurs et gibecières, les autres sous les banderoles syndicales. Je connais bien les uns comme les autres, je connais leurs colères, je connais leurs vies. Et aussi paradoxal que cela puisse paraître, je pense qu’ils ont plus en commun que de choses qui les séparent.

D’abord et avant tout, ils sont ariégeoises et ariégeois, ils vivent, travaillent ensemble dans ce département avec les mêmes montagnes en horizon. Ensuite, ils subissent les mêmes politiques à l’œuvre depuis de nombreuses années qui assèchent les campagnes tant dans les industries, les PME, les services publics que dans les fermes et les exploitations.

Il est là le lien, le pont que je pressens.

Ces colères ont en commun le dédain et l’abandon des « petits », de la ruralité par les politiques nationales et par là même européennes. Ces politiques libérales qui imposent aux salariés la mise en concurrence permanente, la peur du chômage, la peur du lendemain comme elles imposent à l’agriculteur, au paysan, un modèle qui les entraîne dans une course effrénée dont peu arrivent à sortir.

Alors, à celles et ceux qui agitent l’ours, les «écolos», l’interdiction de la chasse (!?!) comme paravent à ces politiques qu’ils soutiennent par ailleurs, voire dont ils profitent, je les invite à la réflexion quant à leur responsabilité. Je la considère comme lourde. A celles et ceux qui les suivent, je les invite à un peu de recul, à un pas de côté et qu’ils envisagent quelques secondes seulement que leurs difficultés ne viennent pas de la cible qu’on désigne mais peut-être de quelque chose de plus large derrière le doigt qui montre.

On tente d’opposer les Ariégeoises, les Ariégeois entre eux : je ne l’accepte pas et ceux qui jettent de l’huile sur le feu sont irresponsables.

Si j’ai été élue c’est aussi pour être force de proposition et concernant la ruralité dans son ensemble et l’Ariège en particulier, les potentialités sont énormes sur tant de sujets. Rien ne se fera dans la caricature, la posture et la manipulation. C’est autour de la table, par l’intelligence collective que les solutions surgissent. L’avenir est ouvert et optimiste pour celles et ceux qui le veulent et personne n’a à en être exclu. L’Ariège est bien assez grande pour que chacune et chacun ait sa place.

Bénédicte Taurine

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